Peugeot 104 ZS2 : fiche technique, performances et entretien

La Peugeot 104 ZS2, c’est le 1er moteur de 205 GTI dans une caisse de 750 kg. Mais c’est surtout une bombinette homologuée pour le Groupe 2, pensée pour le rallye. Une machine à sensations brutes qui enterre ses concurrentes directes. Sauf qu’elle est aussi méconnue que sous-cotée. Alors, on lui consacre un article complet — et c’est cadeau.

Peugeot 104 ZS2 : La bombinette homologuée Groupe 2 qui a marqué son époque 🚀

D'entrée de jeu, il faut être clair : la Peugeot 104 ZS2 n'a absolument rien à voir avec une citadine banale déguisée en sportive du dimanche. Cette caisse, c'est l'antithèse du tape-à-l'œil inutile. Sous son look ultra discret, elle cache un pedigree de pistarde aiguisée, taillée pour le chrono et homologuée direct en Groupe 2. Oui, tu as bien lu : Groupe 2, la catégorie rallye des années 70 où la préparation était autorisée tant que tu produisais mille exemplaires pour la route. Chez Peugeot, ils ont pas sorti ça pour faire joli au catalogue — c'était pour aller mordre les spéciales et claquer du temps face aux vraies rivales.

"Elle ne paie pas de mine, mais sous le capot, ça, c'est autre chose !"

Pas besoin d'ailerons ou de gadgets tape-à-l'œil : tout est dans le tempérament et l'efficacité brute. Un vrai jouet à l'état pur, conçu par des types qui savaient faire parler le métal et qui n'avaient pas peur d'aller chasser sur les terres des Renault Sport ou Simca Rallye.

Son ADN de sportive : L'homologation Groupe 2

Là où la plupart voient juste une mini-Peugeot banale, les vrais savent : l'homologation Groupe 2 n'arrive pas par hasard. Ça veut dire châssis renforcé, trains roulants optimisés pour encaisser les pires contraintes du rallye, et surtout moteur poussé à bloc. Sur la ZS2, t'as droit au mythique bloc XY à double carburateur et vilebrequin forgé directement inspiré de la compétition. Les élargisseurs d'ailes ne sont pas là pour frimer – c'est pour passer plus large et coller au sol comme une vraie auto de course. Seuls mille exemplaires produits entre avril 1979 et janvier 1982 — autant dire que ceux qui en voulaient une neuve à l'époque devaient se lever tôt !

Les chiffres qui parlent : Performances brutes de la ZS2

• Puissance max : 93 ch (pour moins de 1 tonne sur la balance...)
• Cylindrée : 1360 cm³ (bloc XY double carbu)
• Poids : Seulement 780 kg (!!)
• 0 à 100 km/h : environ 10,5 secondes, même les plus gros ne font pas mieux sur petites routes sinueuses
• Vitesse maxi : jusqu'à 180 km/h, percutant pour une berline compacte fin des seventies

Anecdote pointue ? Certains propriétaires rapportent que la vraie valeur ajoutée vient du rapport poids/puissance imbattable dans cette gamme — ce qui permettait tout simplement d'humilier des modèles bien plus huppés dès que ça tournait serré. Voilà pourquoi la ZS2 n'est pas juste « une vieille Peugeot »… mais bien une arme tactique oubliée destinée aux vrais amateurs de conduite sans filtre !

Les entrailles de la bête : Caractéristiques techniques de la Peugeot 104 ZS2 décortiquées 🔧

Le cœur de la ZS2 : Moteur XY 1360 cm³ et ses secrets

Oublie tout ce que tu crois savoir sur les petits blocs français mous du genou. Ici, c’est le moteur XY qui dicte sa loi : un 1360 cm³ quatre cylindres, gavé par deux carburateurs double corps bien synchronisés, alimentés par une pipe d’admission spécifique homologuée compétition. Résultat ? 93 chevaux à 5800 tr/min. Mais les chiffres ne racontent pas tout. Ce moulin se distingue par un vilebrequin forgé ultra-solide, une culasse retravaillée pour optimiser le flux gazeux et des bielles renforcées. La sonorité rauque du double carbu te colle au fond du baquet dès les mi-régimes et t’envoies dans le mur du compte-tours sans jamais montrer de signes de faiblesse.

C’est simple : dans la gamme moteur Peugeot de l’époque, ce bloc est une vraie exception – ultra pointu, conçu pour encaisser la piste comme le bitume du quotidien. Et pour les maniaques du détail qui aiment comparer, va donc jeter un œil à notre dossier complet sur les moteurs Peugeot — tu comprendras pourquoi la conception moteur chez Peugeot c’était (et c’est toujours) du grand art.

Châssis et suspensions : Tenue de route affûtée pour le rallye

Le châssis ? On n’est plus sur une banale citadine. La 104 ZS2 récupère quatre roues indépendantes, des suspensions MacPherson à l’avant et bras tirés à l’arrière avec géométrie revue. L’empattement court permet d’entrer en courbe comme un kart. Barres antiroulis renforcées, amortisseurs téléscopiques re-tarés usine : ça vire à plat et ça encaisse les freinages appuyés sans jamais plonger façon péniche.

Sur routes bosselées ou asphalte dégradé, elle reste imperturbable, typique des meilleures Peugeot pré-ère électronique. Anecdote : certains pilotes privés confiaient que sur spéciales mouillées, elle mettait minable des R5 Alpine bien mieux motorisées juste grâce à sa motricité chirurgicale !

Freinage et jantes : L'équipement qui fait la différence

Quand t’accélères fort, faut freiner fort – logique ! La ZS2 embarque donc un système sérieux : disques ventilés à l’avant avec étriers Teves MR 48, garnitures Ferodo 617 reconnues pour leur mordant en compétition. À l’arrière, tambours costauds mais bien dimensionnés vu le poids plume.

Niveau chaussures : jantes Gotti forgées en 6x13 montées Pirelli P7 (175/50 VR13), graphisme spécifique signé Arvor – pas juste pour frimer au rasso mais conçues exprès pour supporter des contraintes rallye réelles.

L'habitacle : Le strict minimum pour le pilote

L’intérieur ? À mille bornes d’une GTI moderne clinquante. Tableau de bord Jaeger homologué (compte-tours au centre gros comme un bol), sièges baquets simples mais enveloppants (housse pilote prévue), arceau quatre points homologué Groupe 2 (pas sur toutes mais souvent monté direct usine ou en option club).
Pas d’insonorisant superflu ni gadgets inutiles - ici c’est « poids mini/maxi sensations ». Les boutons sont là uniquement pour ce qui compte : ventilation basique, coupe-circuit parfois rajouté en club racing.
Un vrai cockpit où chaque gramme compte — parce qu’on est pas là pour promener mamie ou faire du shopping… mais bien pour aller chercher quelques dixièmes partout où c’est possible.

Les performances qui décoiffent : Ce que la 104 ZS2 a dans le ventre 💨

Dès que tu claques la porte ultra légère et que tu tournes la clef du contact, c'est une autre époque qui te saute à la tronche. Le moteur XY s’ébroue, t’as direct cette sonorité franche de double corps qui t’annonce la couleur : ici, pas d’assistanat, pas de filtre, rien que le vrai !

Accélération et reprises : Le coup de pied aux fesses

Très loin des citadines paresseuses de l’époque, la ZS2 te catapulte sans attendre. On parle d’un 0 à 100 km/h en 10,5 secondes chrono (source MotorsDB) — mais surtout d’une relance en sortie de virage qui enterre toutes les idées reçues sur les « petits moulins ». Dès 4000 tours, le moteur explose littéralement avec une réactivité hallucinante pour un bloc de 1360 cm³. La poussée du double carburateur te plaque contre le siège baquet et te sort un sourire de sale gosse.

Liste des sensations clés à l’accélération :

• Réactivité instantanée du moteur dès les mi-régimes
• Poussée franche et continue jusqu’à la zone rouge
• Sonorité rauque du double carbu – impossible à confondre
• Caisse ultra légère qui amplifie chaque watt transmis aux roues
• Feedback mécanique brut : tu ressens chaque vibration du vilebrequin via le levier de vitesse court

Si tu veux vraiment comprendre ce qu’est une bombinette française sans compromis, la ZS2 c’est le ticket direct pour la claque sensorielle.

Vitesse maximale et endurance : Sur route et sur piste

Ce n’est pas juste une question de pointe : avec environ 173 à 180 km/h en vmax, la ZS2 fait mieux que beaucoup de « sportives » modernes sur route secondaire (références : Zeperfs, Autotitre). Mais là où elle surprend encore plus, c’est sa capacité à tenir cette vitesse sur la durée. Grâce au refroidissement bien dimensionné (radiateur agrandi pour Groupe 2), elle encaisse les sessions musclées sans jamais souffrir du coup de chaud. Sur circuit club ou spéciale sinueuse, elle encaisse tout — motricité au top, freins endurants (merci Ferodo !) et châssis compact prêt à virer serré pendant des bornes.

Une anecdote ? Sur certaines courses-clubs dans les années 80, plusieurs ZS2 terminaient devant les R5 Alpine ou Simca Rallye alors qu’elles affichaient moins de chevaux. C’est ça l’endurance by Peugeot, sauce bombinette.

La sensation au volant : Brutalité et précision

On va pas se mentir : au volant d’une ZS2 en forme, t’es pas là pour faire le joli cœur – t’es là pour piloter. Chaque mouvement du volant se transforme direct en angle d’attaque ; le train avant mord dans l’asphalte sans délai, aucun jeu parasite. La suspension ferme renvoie toutes les infos du bitume directement dans tes lombaires — t’es connecté comme jamais à la route.

Tout respire l’authenticité : feedback mécanique pur via le levier court et dur ; pédalier rapproché parfait pour le talon-pointe ; direction non assistée précise comme un scalpel ; freinage mordant… C’est simple : on est sur une expérience pure, sans chichi ni filet – grisante pour ceux qui aiment vraiment conduire.

Et c’est bien ça : la 104 ZS2 n’a rien perdu de sa brutalité ni de sa précision. Elle offre cette alchimie quasi disparue aujourd’hui : un dialogue franc entre pilote et machine.

Entretenir sa bombinette : Les clés pour faire vivre votre Peugeot 104 ZS2 🛠️

C’est pas compliqué : si tu veux que ta 104 ZS2 reste une vraie tueuse sur route comme au paddock, l’entretien c’est pas du folklore. Faut arrêter de croire que sous prétexte qu’elle est légère, elle pardonne tout. Non. Elle réclame du suivi pointu, et plus tu la brides dans son jus d’origine, plus faut être carré.

Les points sensibles à surveiller : Anticiper les problèmes

Pas besoin de tourner autour du pot : le talon d’Achille numéro un sur la ZS2, c’est la corrosion. Bas de caisse, longerons, passages de roue arrière — ça se ronge plus vite qu’un sandwich oublié au fond du garage…

Les bougies (culasse en alu = risque de foirer le filetage), les joints spi moteur/boîte (fuites fréquentes), et parfois l’accastillage électrique sont aussi à surveiller — rien d’ingérable si tu fais gaffe.

Entretien courant : Ce qu'il ne faut surtout pas négliger

Régularité et qualité = fiabilité. Crois pas ceux qui te disent que ces moteurs pètent sans prévenir : ceux qui cassent bâclent leur entretien !

• Vidange moteur tous les 5000-7000 km (huile 15W50 ou 20W50 minérale)
• Changement du filtre à huile à chaque vidange
• Bougies Champion BN6Y (pas d’économie là-dessus)
• Réglage précis des double carburateurs Solex (synchro obligatoire)
• Contrôle/distribution – tension/courroie accessoire & alternateur
• Vérif/refroidissement : Calorstat opérationnel + radiateur propre (décrassage conseillé)
• Niveaux réguliers : liquide de refroidissement, frein/suspension arrière spécifique
• Pression pneus adaptée (important pour motricité avec trains courts)
• Inspection flexibles essence/frein (vétusté = danger !)
• Graissage tringlerie/levier vitesses/câbles d’embrayage (évite l’usure prématurée)

Checklist entretien régulier
- [ ] Vidange moteur + filtre
- [ ] Vérif bougies Champion BN6Y
- [ ] Synchro carburateurs Solex
- [ ] Contrôle courroies/accessoires
- [ ] Refroidissement/radiateur/Calorstat
- [ ] Liquides/niveaux divers
- [ ] Pression pneus + état flexibles
- [ ] Graissage tringleries/câbles

Pièces détachées : Où trouver la perle rare pour votre ZS2 ?

Faut être lucide : certaines pièces sont quasi introuvables en neuf — spécifiques ZS2 comme pipe d’admission double carbu, jantes Gotti, éléments carrosserie élargis Groupe 2… Pour éviter les galères :

• Clubs spécialisés (ex : Club104Peugeot) = entraide + petites annonces entre vrais passionnés.
• Sites pros type Tracauto1950 ou bourses d’échange réelles/virtuelles — ne lâche jamais l’occasion d’acheter une pièce rare même quand t’en as pas besoin tout de suite.
• Pièces refabriquées : y a des lots refabriqués par des groupes Facebook ou petits ateliers — vaut mieux un peu d’attente que mettre une chinoiserie bas-de-gamme qui flingue ton authenticité.
  Pour aller plus loin dans la chasse au trésor youngtimer et décoder toutes les astuces sourcing, mate donc notre guide sur la restauration et recherche de pièces rares.

Conseils de spécialiste : Restaurer et préserver sa 104 ZS2

Restaurer une ZS2 ce n’est pas rafistoler une auto lambda – oublie direct le tuning approximatif ou l’intérieur « modernisé » hors sujet. Le vrai taf tourne autour :
* Traitement anti-corrosion ultra complet dès le départ (ponçage nu, phosphatant, cire corps creux partout !!)
* Mécanique : remise en état fidèle à l’origine mais avec des tolérances rallye si tu veux rouler fort. Attention à ne JAMAIS sous-estimer l’importance des bagues plastiques/arbre de levier boîte spécifique Groupe 2.
* Habitacle : privilégier toujours les tissus/pvc époque ou refab modernes conformes. Exit le simili tuning low cost.
* Préserve absolument toute pièce marquée « ZS2 » – même fatiguée – plutôt que swapper par du générique !

Mon avis ? L’authenticité fait toute la valeur d’une vraie bombinette historique : même restaurée façon rallye-club/clous slicks/arceau FIA, garde toujours ce qui fait son unicité — identifiable au premier coup d’œil par ceux qui savent vraiment.

Peugeot 104 ZS2 vs ses rivales : Une bataille dans la cour des petites sportives 🥊

Oublie l’idée reçue de la 104 ZS2 isolée sur son petit nuage : à la fin des années 70, la baston était rude dans le segment des vraies petites sportives. La Renault 5 Alpine se posait en ennemie directe, avec une philosophie radicalement différente mais une fiche technique qui pouvait faire trembler n’importe quel puriste.

La 104 ZS2 face à la Renault 5 Alpine

Sur le papier comme sur la route, ces deux caisses jouaient serré : même puissance théorique (93 chevaux), mais avantage poids pour la Peugeot grâce à sa caisse d’allumette (780 kg contre 870 pour la R5). Niveau moteur, double carbu et vilebrequin forgé pour la lionne ; turbo et bloc Cléon retravaillé côté losange. Sur les routes sinueuses, le rapport poids/puissance de la ZS2 permettait d’effacer le déficit de couple face à la R5 Alpine, tout en offrant un toucher de route plus "brutal". Mais sur reprises et relances longues, certains chiffres donnent l’avantage à l’Alpine (voir ZePerfs). Bref, ça se jouait au talent – pas au marketing !

Le mythe 205 GTI : Une comparaison pertinente ?

Beaucoup aiment tout mettre dans le même panier… Sauf que comparer une 205 GTI (apparue en 1984 avec ses puissances de feu) et une ZS2 revient à opposer un couteau suisse moderne à un vrai rasoir affûté. Oui, la GTI écrase tout en termes de performances pures et d’agrément polyvalent – mais elle débarque après que la ZS2 a déblayé le terrain de la petite sportive énervée chez Peugeot. La ZS2, c’est l’antithèse électronique : zéro assistance, zéro confort superflu – du pilotage pur, sans filet.

Et puis aujourd’hui ? Les récentes Peugeot comme la 2008 sont blindées d’électronique… La ZS2 reste donc LA référence pour qui veut du sport sans filtre ni gadgets. Elle est rustique mais authentique : c’est tout ce qu’on demande !

Les autres concurrentes de l’époque (Visa Chrono & Co.)

Dans les paddocks ou sur les catalogues, d’autres bombinettes sortaient du lot : Citroën Visa Chrono, Simca Rallye 3, Fiat Ritmo Abarth ou Autobianchi A112 Abarth… Toutes partageaient cette obsession du poids plume et du fun mécanique. Mais peu avaient ce pedigree Groupe 2 aussi pointu que celui de la ZS2 – un vrai ticket pour l’histoire des sportives françaises oubliées.

La Peugeot 104 ZS2, un mythe sous-estimé pour les puristes 🌟

On n’a pas tous les jours l’occasion de tomber sur une sportive aussi authentique et oubliée que la Peugeot 104 ZS2. Trop longtemps restée dans l’ombre, elle mérite pourtant un retour en grâce chez ceux qui cherchent le vrai frisson mécanique :

• Homologation Groupe 2 : c’est pas du folklore, c’est le ticket d’entrée pour la cour des grands du rallye — et ça pose direct le décor pour n’importe quel amateur de pilotage sans assistance.
• Expérience brute : chaque minute au volant te rappelle ce qu’est la conduite pure, sans filtre, où l’homme commande la machine (pas l’inverse !).
• Potentiel de collection : avec moins de mille exemplaires et des cotes qui explosent (jusqu’à 25 000 € pour une auto parfaite d’après L’Argus), tu tiens là une rareté convoitée par les vrais connaisseurs.

Arrête de croire que tout ce qui brille est or ou que seuls les gros badges GTI ont leur place en collection : la ZS2, c’est le plaisir brut à portée de clé. Redécouvre-la tant qu’il est encore temps — et rejoins le clan très fermé des pilotes qui savent ce qu’un vrai châssis Peugeot vaut quand il s’exprime sans contraintes !